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Bilan économique et social d’Hugo Chavez et avenir politique

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Si Hugo Chavez ne cesse, dans son style inimitable, de clamer haut et fort son soutien à un Iran en pleine tourmente, c’est aussi peut être pour des raisons politiques : alors que commencent à se profiler à l’horizon les élections d’octobre prochain, le dirigeant vénézuélien se doit de détourner l’attention de son bilan économique et social.

En effet, la situation du Venezuela s’est considérablement aggravée ces 5 dernières années sur bien des points : sous-investissement chronique dans l’économie et les infrastructures menaçant l’appareil productif d’obsolescence, coupures de courant répétées et durables dans tout le pays, insécurité en forte hausse et surtout, crise durable et profonde du logement. C’est sur ce point, fer de lance des promesses de Chavez, que l’opposition est particulièrement féroce : il manque plus de deux millions de logement au Venezuela, et l’industrie du bâtiment, pourtant nationalisée par le « Comandante », peine à construire 100 000 logements à l’année…

Certains vénézuéliens ont du mal à « avaler » le bilan Chavez. Ce dernier est le président de l’extrême gauche populiste élu sur un programme social (la révolution du peuple) d’une grande générosité : la déception face à ce bilan, notamment pour certaines classes populaires, est donc grande.

De plus, l’échec socio économique du président contraste avec la colossale manne pétrolière dont dispose le  pays. Où sont donc passés les milliards ? Le Venezuela souffre-t-il du même « mal de la rente » que nombre de pays d’Afrique ? Partiellement.

En effet, si la corruption est bien réelle à la tête de l’Etat, elle  n’est pas colossale et ne suffit en aucun cas à expliquer la « disparition » de la rente. Cette dernière est absorbée par l’impressionnant budget militaire du pays mais surtout par la multitude d’aides et de primes versée directement par le gouvernement à la population.

Ces aides, ponctuelles mais très généreuses, servent de soupape de sécurité au président pour calmer telle ou telle frange de la population. Leur effet macroéconomique est désastreux : destinées à des populations en difficulté, elles n’aboutissent à aucun investissement productif et elles génèrent de forts pics d’inflation en faisant brutalement augmenter la demande. Au niveau politique, par contre, c’est une réussite : de fait, le groupe visé voit brutalement sa situation s’améliorer et met donc fin à toute revendication.

L’opposition semble avoir trouvé un leader dans la personne du jeune, énergique et charismatique Henrique Capriles Radonski, et son audience auprès des classes populaires vénézuéliennes commence à s’étoffer. Il est très probable que le président Chavez parvienne, un fois de plus, à se faire réélire en octobre. Sa recette à base de populisme, d’antiaméricanisme et de flamboyance internationale, si elle vieillit, fonctionne toujours. Mais le régime « autoritaro-démocratique » qu’il a installé dans son pays ne peut survivre à long terme sans un vaste consensus populaire. Si l’opposition, même en perdant les élections, parvient à briser ce consensus, elle aura gagné.

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